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9 mai 2012

une femme fuyant l'annonce

P1030251

Ce livre de David Grossman est un des plus beaux qu'il m'ait été donné de lire. D'une richesse infinie qu'il ne s'épuise pas à la première lecture et qu'il faudrait pouvoir le relire et le relire encore. Le réduire à l'épopée d'un trio à la Jules et Jim sur fond de conflit israëlo-palestinien ou à la fuite éperdue d'une mère serait trop facile mais serait déjà très bien quand même. Le point de départ c'est cette évidence, Ora ne restera pas chez elle à attendre que l'on vienne lui annoncer la mort de son fils, elle partira randonner en Galilée comme elle devait le faire avec lui jusqu'à ce qu'il en décide autrement. Elle emmenera avec elle son ancien amant, l'un des deux seuls hommes de sa vie d'amoureuse. Sur la route elle dévidera le fil de son histoire, celle qu'il n'a pas vécu auprès d'elle, celle qu'il n'a pas voulu connaître et qu'elle ne peut plus taire aujourd'hui, car ce récit protégera Ofer, le maintiendra en vie. La parole et le souvenir comme boucliers. Et l'amour aussi. Beaucoup.
Des années 60 à nos jours, ce roman éblouissant nous dévoile à travers Ora, mère, épouse, maîtresse, le poids de la guerre sur le destin de cette population qui la subit, chacun à sa manière, depuis la naissance. Elle les lie, les soude et les éloigne tout autant. Elle est plus forte qu'eux et tous les mantras, les grigris, les subterfuges ne suffisent pas toujours à la repousser mais permettent de composer avec et de gagner du temps. De panser ses blessures aussi. J'ai découvert cet ouvrage grace à Guillaume Gallienne. Je rentrais à la maison en suivant la voiture qui me précédait. J'avais "branché le pilote automatique", trop fatiguée pour réfléchir à la route après une journée de vendanges éreintante. Les paroles qui s'échappaient de l'autoradio m'ont tenues éveillée, captivée par l'intrigue. Paul Auster dit, en 4e de couverture, qu'il a dévoré ce long roman dans une sorte de transe fiévreuse. J'étais dans cet état second au volant de ma voiture et ce sentiment m'a poursuivi pendant les longues plages que j'ai pu réserver à la lecture de cet ouvrage magistral.

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Commentaires
L
laisseS et autre... hum...
L
bon, il me semble que tu ne nous laisse d'autres choix que de le lire ! merci.
M
Plus de six mois après l'avoir lu je suis encore sous le charme de ce livre magnifique. Ora vient souvent me visiter sans s'annoncer, vivante, inquiète, lumineuse. C'est sûrement le plus beau livre que j'ai lu depuis longtemps.
C
Il a l'air chouette. Merci pour cette découverte.
R
et bin didonc tu en parles bien...ouah tu donnes vraiment envie de le lire...bien que le sujet ne m'attire pas...
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